le Moulin de Glaire, un autre Moulin endormi

 

       Ce moulin, situé sur la rivière la Halouze, fait partie d’une série de moulin alimentés par cette rivière. En aval  le moulin  qui suit est celui de la Bunêche (voir article du moulin de Cornet). En amont, c’est le moulin de la Forge à Saint Clair,  puis celui de Larchamp au village de la Fendrie, en limite de Larchamp et St Bômer.

Ce moulin de Glaire était alimenté par un bief qui prenait départ sur la Halouze en limite du village de Saint Clair et de St Bômer au village du Pont

 

L’histoire de ce moulin va nous faire remonter 350 ans en arrière, avec un meunier nommé Roussel André qui est cité meunier à Glaire lors du décès en 1669 de son épouse Vaudandaine Marie.

Tout le long de ces années se retrouvent  des liens par les familles de meuniers avec les  moulins , de Platier, de la Nocherie, du Moulin Rouge et de Cornet 

 

Ce moulin faisait partie du fief du Fougeray, qui comprenait douze hameaux. D’une contenance de 780 journaux il avait en 1635 un revenu de 80 livres.

 

Avant la révolution, L’abbaye de Lonlay percevait une dime sur le Fief du Fougeray d’un montant de 170 livres

 

Au XIV éme siècle le fief du Fougeray  est à la famille Roussée, de la Nocherie, il passe en 1380 à Jean de la Potterie puis au siècle suivant à la famille de Neuville de Chatellier l’Homme. En 1667, après le décès de Gabriel de Neuville, son épouse rétrocède le fief du Fougeray à Marie des Moulins veuve de Henri de Jumilly. Ce dernier mort en 1680 , sans alliance, le fief du Fougeray passe dans la famille Lesné de Torchamp puis en 1768 par une vente  le fief et le moulin passe au conte de Flers, Anne Hyacinthe de la Motte Ango, à son décès en 1788 son fils Pierre François de Paule de la Motte Ango, seigneur du fief du Fougeray hérite de l’ensemble des biens. Les biens n’ayant pas été saisis à la révolution  seront partagés vers 1806 entre Mr Schnetz et Jean Sigismond Ehrenreich conte de Redern.

 

  Les habitants du Fougeray étaient obligés, de rendre foi et hommage au seigneur, à comparaitre à ses plaids et gages pleines (garanties données par le vassal sur les encaissements), à faire le curage du bief du moulin, le charroi ou trainage de la roue et des meules: y amener l’eau, y moudre tous les blés récoltés et consommés dans l’étendue du Fief, comme en rend compte cette convocation à une réunion de Gages pleines:

Le 3 juillet 1726, sous la présidence de Robert Passard, avocat à Domfront une convocation est publiée au prône de la grande messe de Saint Bômer le dimanche 9 juin 1726  par André Montaufray, curé de la paroisse.

Lors de cette réunion le meunier Claude Chalaux menace de mettre le moulin au chômage, si les meules, complètement usées, ne sont pas remplacées. Les baniers consentirent à payer le transport de nouvelles meules, prisent à Caen pour une somme de 98 livres.

 

En 1728, François Letellier, des Vallées Brulées est nommé prévôt des gages pleines, moyennant 5 livres, somme payée par ses co-tenants.

En 1732, Henri Marie, avocat à Domfront, préside les assemblées.

En 1736, les tenants du fief, sont requis pour procéder au curage du bief et de réparer et rehausser l’écluse. Les défaillants paieront 10 sols d’amende par jour d’absence.

Le 5 mai 1746, le seigneur se charge de remplacer à ses frais les meules du moulin.

A dater  de 1760, les réunions ont lieu au village de l’Huisserie (domicile du meunier) et sont alors présidées  par Jean Thébault du Champassais.

 

 

 

 

 

La prise d'eau du Bief

 

           La révolution mettra fin à ces pratiques, il restera  dans les coutumes des bails  l’obligation de l’entretien du bief par les propriétaires  riverains du bief. Cette pratique est toujours en application si elle n’a pas été résiliées par les parties prenante. Un litige récent sur le bief en a été la preuve.

 

           Comme nous avons vu plus haut, à la révolution le propriétaire est le comte de Flers, Pierre François de la Motte Ango.

Les biens sont partagés en 1806, le Conte de Redern en a probablement été propriétaire un moment.

Sur le cadastre de Saint Bômer en 1825 le propriétaire est Christophle Jean François, meunier. Fils de François aussi meunier à Glair.

La famille Christophle est une vieille famille originaire de Saint Clair, fin 1600 elle a eu un lien avec Albert Christophle, avocat et député de l’Orne. Cette famille, arrive à Saint Bômer avec le mariage en 1750 de Christophle François avec Roussel Catherine.

 

Les biens de la famille sont alors la parcelle B 157 qui est le moulin et la parcelle B158 qui est une maison. Il est  aussi propriétaire de maisons et terrain à L’Huisserie et à la Théribiére. Propriétés qui sont issues du mariage de son pére avec Roussel Catherine dont les parents sont domiciliés à L’ Huisserie, parents que nous allons retrouver meuniers à Glair.

Les bâtiments seront modifiés au 19 éme siècle.

Entre 1826 et 1842 une maison sur la parcelle B154 est construite (cette maison passera à la famille Fouques en 1957)

En 1833, une nouvelle construction sur la parcelle B158 ( cette maison passera à la famille Vallier par  héritage en 1955)

En 1884 le moulin B 157 est agrandi par le propriétaire Mr Blin.

 

Les propriétaires suivant seront;

En 1842, par héritage de Jean François Christophle  les biens passent à son fils Louis François . Louis n’est plus meunier il est connu comme propriétaire et conseiller municipal, marié avec  Gallet Scholastique, le couple aura 6 enfants.

En 1874, par héritage le moulin et les bâtiments ont attribués  Mezange Henri, drapier aux Forges et à Lonlay, gendre de Louis.

En 1879, l’héritage de  Mezange  Henri revient à son beau frère François Théodore Blin , professeur à Domfront.

Les bâtiments restent dans la famille Blin jusqu’an 1920, date ou ils sont achetés par Robinet Gérasime, marié avec Le Duc Marie Anne, originaires du Housseau (Mayenne) ou Gérasime est Charron.

Gérasime, était mutilé de la guerre 14/18, il était décoré de la médaille militaire et Chevalier de la légion d’Honneur.

Le couple aura trois filles.

Marthe Marie

Lea Léontine qui se marie en 1943 avec Bruand Joseph, coiffeur

Marthe Denise qui se marie en 1942 avec Vallier René, employé de chemin de fer.

En 1959, le moulin passe à Bruand Joseph.

 

MEUNIERS et autres profession (sources  recherches généalogies et archives)

En 1669 André Roussel y est meunier (source acte décès de son épouse vue 151 registre 1630-1674)

1726  Chalaux Claude voir page (gallica)

A partir de 1760 les gages pleignes (garanties données par le vassal sur les encaissements) se font à L’Huisserie domicile à cette date de François Christophle, la famille Christophle est originaire de Saint Clair de Halouze.

1782  Christophle François y est meunier (après 1764) il y décède en  1782 il est remplacé par son fils Jean qui se marie en 1784

1825  Christophle Jean fils de François est meunier

À partir de cette date les références sont les  tables de recensements des communes:

 

1836 Châtel François 30 ans marié Sauquet Madeleine, cette famille Châtel est originaire de Flers ou nous les retrouvons meuniers au moulin du château

1841 Châtel François  épouse décédée il se remarie avec Morin Françoise

1846 à  1872  Châtel Jean Nicolas cousin de François, né à Flers marié avec Levallet Marie Anne dont le père  était meunier à Platier

 1876  Châtel Victor, neveu de Jean Nicolas, fils de Chatel Nicolas meunier au Moulin rouge, remplace son oncle Jean Nicolas meunier à Glaire puis à Platier 

1881 Quatreboeuf Julien Constant, né à Nouvoitou (35) en 1842, son père étant farinier. Décède à St Bomer en 1884

1886 Mme vve Quatreboeuf née Raillé, minotière

1891 à 1906   Buffard Emile, né à Lonlay, en 1853 ou son père Pierre Marie est meunier au Moulin neuf, en 1883, lors de son mariage, il est à Larchamp, il y est farinier et son père Pierre, meunier au village de la Fendrie ou il décède en 1889. cette famille Buffard a été présente dans beaucoup de moulins de la région. Dans le recit précédant sur le moulin de Cornet nous retrouvons comme meunier André Nestor  Buffard, oncle de Emile.

1911 pas de meunier,  y  habite Buffard Emile qui décède le 26/02/1912

1918 Robinet Gérasime arrive à St Bômer mutilé de la guerre 14/18 chevalier de la légion d’honneur. Venu  de le Housseau ou il est charron sa fille Léa se marie en 1943  à Evron avec Bruand Joseph.

1921 à 1931 Robinet Gérasime, est inscrit comme scieur,  il a du être également meunier

 1936 Robinet Gerasime, inscrit comme meunier,

il décède le 16/09/1960 à Glaire il est alors  noté comme scieur

Bruand Joseph, son gendre prendra la succession comme scieur. Né à Evron (53) en 1923 il décède en 2006.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

le moulin transformé en scierie

 

 

 

 

le moulin endormi