L'Eglise de Saint Bômer au fil des siécles

Eglise Saint Pierre de St Bômer.

dessin de M Paillette

 

Sur le territoire de Saint Bômer, au cours des âges,  avait été  édifiées plusieurs chapelles.


         La plus ancienne   était celle que Saint Bômer avait construite prés de son petit monastère et avait dédiée à St Pierre. Cet oratoire avait suffit au besoin du culte. Puis au  moyen âge, ont avait bâti, non loin de ses murs, une église paroissiale consacrée à St Bômer.

 

            Le 28  avril 1307, la chapelle Saint Pierre s’étant écroulée de fond en comble par la vétusté, les paroissiens présentèrent leur requête au doyen de Passais. Ensuite, par une délibération publique, tenue, au son de la cloche, dans le cimetière, il fut conclu et arrêté que Messire Yvon de Saint-Bômer et Amelotte (ou Nicole) de la Potterie, son épouse, seigneur et dame temporels de Saint-Bômer, feraient, à l’exemple de leurs prédécesseurs, réédifier, de leurs facultés et leurs biens propres, l’antique chapelle Saint-Pierre.

 

            La nouvelle église fut consacrée à Saint–Bômer, après sa canonisation et le transfert de ses reliques en la ville de Senlis. En 1610 le seigneur de Jumilly, avait fait bâtir, du côté de l’épitre, une chapelle, séparée seulement du chœur par une balustrade en bois, dans laquelle chapelle il fit place un autel, surmonté d’écussons à ses armes. Autour de cette chapelle, il fit peindre une litre, revêtue de ses armoiries, pour marquer sa qualité de patron honoraire de la paroisse.

 

(Sources ; Histoire féodale de st Bômer par Mr Surville)

A la fin du XII éme siècle, l’église édifiée par Yvon de Saint-Bômer et son épouse, tombait en ruines. Il était urgent d’y trouver remède.

 

          Philippe de Roussel sieur de Boisroussel, prêtre, vice-gérant dans la doyenné de Passais, fit en 1707, année de son décès le 3 novembre 1707, commencer la construction du clocher actuel. Le reste de l’église fut, sinon entièrement reconstruit, du moins restauré.

 

           

 

A la révolution l’église  comme les autres biens ecclésiastiques, tomba dans le domaine national. Elle fut mise en vente et fut acquise pour la somme de 20 sous par monsieur Le Page, qui, après la tourmente, la rendit au clergé.

 

En 1817 le clocher avait besoin d’être remis en état, « le conseil municipal délibère 16 mars 1817 sur les moyens d’effectuer les réparations à faire  au clocher de l’église « qui par le nouveau devis du cinq février dernier s’élèvent à 2711fr50 centimes, et donne un excédent de 731fr50 centimes  comparé avec le premier devis du vingt quatre octobre 1813, ayant pris communication de l’arrêté de monsieur le préfet, le conseil considérant que la commune n’a aucun fonds disponibles et qu’il est très urgent que les réparations du clocher soient faites dans le plus court délai, le conseil a arrêté qu’il en serait de suite référé à monsieur le préfet, pour être autorisé à percevoir additionnelle ment sur le rôle établi à cet effet la somme de sept cent trente et un francs cinquante centimes afin de n’apporter aucun retard à ses réparations, à la mairie de saint Bômer les dits jours avoir et aux que dessus. »

 

  « Transcription du registre de délibérations du conseil municipal du 16 mars 1817 »

 

En juin 1842, l’abbé Jean Pierre Groussard fut installé à la cure de Saint Bômer, l’église était 1/3 trop petite, beaucoup de fideles restaient debout pendant les offices. Depuis longtemps déjà il était question d’agrandir, de réparer. Dés  1814 le conseil de fabrique votait 600fr pour l’extraction de la pierre nécessaire à l’agrandissement. Une souscription fut ouverte. Le Maire Charles Roussel, le curé, les Conseillers municipaux allèrent,  de maison en maison. Le conseil de fabrique le 10 aout 1845 delibéra pour arrêter le devis de reconstruction, la somme de 3906,50fr avait été recueillie. Sur la délibération il est précisé « les murs et le chœur  étaient corruens, la charpente été complètement pourrie et vermoulue, si bien que les tuiles ne tenaient plus dessus, ce qui était cause que l’eau tombait dans l’église et sur les autels ». Le Maire et le Curé « d’un commun accord » présentèrent plans et devis, qui furent acceptés. Les habitants donnaient le bois pour la charpente. Madame Chedeville Desvauxcelles donnait la pierre qui fut charroyée par des corvées volontaires. Le conseil de Fabrique, de son côté, abandonnait toutes ses économies, qui s’élevaient à 2500fr.

 

En 1847 l’église fut rendue au culte, « la partie neuve n’était ni enduite, ni plafonnée, ni pavée…le vent y pénétrait de toutes part, on ne pouvait y tenir un cierge allumé, surtout pendant l’hiver »

 

               En 1850 les conseillers de Fabrique projetèrent l’achèvement de l’église, seul le plafonnage fut accompli, les ressources pécuniaires faisant défaut.

 

               Apres le chœur et les chapelles, la nef elle-même fut toute entière reconstruite à neuf grâce aux libéralités presque inépuisable de M Pellier de la Roirie. Une somme de 20000 francs avait été donnée par lui à cet effet, 20000 francs en pièces de 5 Fr. et qui furent, dit-on, apportées dans une brouette, de la Villandiére, où il demeurait, au presbytère.

En février 1854, les reconstructions achevées, l’abbé Jean-Baptiste Lecornu, curé doyen de Flers fut appelé à bénir  un chemin de croix provisoire.

 

L’église avait été rebâtie sur l’emplacement de l’ancienne, mais agrandie et modifiée. L’axe en avait été reporté vers la gauche. De l’ancienne église on avait conservé le clocher original dont le temps avait éprouvé la solidité et qui porte sur le fronton de la grande porte l’emblème des Roussel : le cœur, et la date de 1707.

 

En 1857 les trois cloches qui sont actuellement dans le clocher furent données par Mr Pellier de la Roirie. Elles coutèrent 4665 fr. elles sont « magnifiques » est-il dit dans l’acte qui relate ce don, et « ne laissent rien à désirer pour l’harmonie et la beauté du son ».

 

Elles furent fondues par Paul Havard de Villedieu. L’abbé Bangé, curé archiprêtre de Domfront, vint les bénir en 1857. La grosse cloche fut baptisée « Eugénie-Hippolyte ». La moyenne reçu les noms de «  Marie-louise-Françoise-Séraphine ». La petite cloche fut baptisée «  Marie-Victorine »

 

En 1866 l’abbé Corbiére, résolu de remplacer tous les anciens autels devenus peu convenable au service divin. Le maitre autel, en effet était vieux et rongé par les vers ; l’autel de la Sainte Vierge «  dans un état de malpropreté dégoutante et pourri ». la chapelle Saint Joseph en était dépourvue. La Fabrique, en conséquence passa un marché avec MM. Moisseron et Ruault, directeurs des ateliers de saint Joseph à Angers, le maitre autel coutât 10.000 fr.

 

En 1869 par un nouveau marché la même maison fournit les autels des chapelles, avec les statues qui les décorent.

 

Le 5 juin 1879 fut placée et bénie la statue du Sacré-Cœur, par Mgr Trégano, sur la demande de l’abbé Corbiére.

 

En 1891 le chemin de la Croix, « pieux et artistique » qui décore l’église de St Bômer, fut béni, par l’abbé Amiard, curé archiprêtre de Domfront. Il est le don de toute la paroisse, des principales familles, des prêtres et des fidèles réunis

 

En 1893 le pavage de l’église fut décidé et accompli dans le courant des années 1894 et 1895.

 

En 1896, fut placée la table de communion, dessinée par M l’abbé Terrier, exécutée par François Hubert menuisier de St Bômer et sculptée par M. Adam de la Crétine.

 

En 1906, les vitraux de l’église furent scellés dans leurs gaines. Ils sont l’œuvre de Bazire d’Argentan.

 

En 1906 suite à la loi de séparation de l’église et de l’état du 9 décembre 1905. Les inventaires des biens du clergé provoquèrent des troubles

 

Un petit résumé de ces troubles : le samedi 4 février 1906, Mr Petit, percepteur de Lonlay arrive à 1 heure et veut faire l’inventaire du presbytère, les fabriciens et le curé restent chez eux. A 3 heures, il se rend à l’église ou il se trouve en présence de 300 paroissiens. L’un des membres de la fabrique lit une énergique protestation contre l’inventaire « c’est la loi dites vous ; eh bien nous répondons nous paroissiens que c’est un attentat au droit de propriété, car tout ce qui se trouve dans cette église nous appartient et la fabrique n’a rien reçu de l’état, du département, de la commune. » par la suite la gendarmerie occupera les lieux et la porte de la chapelle fut défoncée. « Les agents, suivi de M le commissaire de la police de Flers, pénétrèrent par la brèche ouverte dans la porte. On dirait une apparition des révolutionnaires de 1793 ».

 

En 1909, le 22 aout 1909 Mr le Curé demande l’autorisation d’éclairer l’église à l’acétylène, le conseil accepte  à la charge de Mr le Curé les frais en cas d’accident.  Le dimanche 10 octobre, fut inauguré l’éclairage au gaz à l’acétylène, lors de la fête de béatification de Jeanne d’Arc. A cette date une paire de grands candélabres sont venus réjouir de leurs ciselures dorées les deux cotés du maitre autel.

 

A Noël 1911, l’image de Jeanne d’Arc fut bénite à la clôture d’une mission prêchée par MM. Les abbés Laigre et Michel Bisson.

 

En 1912, la fête communale est déplacée au 8 septembre 1912, lors de l’inauguration du monument aux morts de la guerre de 1870 élevé par souscription publique, un banquet est organisé   avec les habitants et les vétérans.

En 1913, il ya eu dégâts au clocher suite à des orages en Aout 1912, les travaux couterons 1400 Fr.

 

En 1919, le 28 septembre 1919 le conseil décide d’ériger un monument pour les victimes de la grande guerre, il sera acquis par une souscription publique faite par Mrs les conseillers municipaux. Au mois de novembre la somme de 2670 fr 50 c sera collectée. Un premier devis donne une estimation de 4500 Fr, la commune décide de participer pour 1000 Fr. une deuxième collecte donnera 605 Fr de dons.  Le 30 mai 1920 le projet de Mr Helbert marbrier  à St Bômer est adopté pour un prix maximum de 5000 Fr. le conseil décide de participer  à nouveau pour la somme de 1000 Fr. 8 obus de 270 serons placés autour, ils seront à prendre à Châteaudun.

 

Le monument sera inauguré le dimanche 7 aout 1921, le conseil vote une somme de 3500 Fr couvrir les dépense de la journée ; banquet, décoration, illuminations, indemnités à une société de gymnastique, etc…..      

 

En 1920, à nouveau des travaux au clocher et à l’église pour environ 20000 Fr

 

En 1923, le 22 avril, Mr le maire fait part d’un don anonyme de 8206 Fr vient de lui être donné par l’abbé Maunoury don destiné à la pose d’une horloge publique à quatre cadrans, dans la tour de l’église. Le don ne va pas couvrir entièrement les frais de l’installation qui s’élève à 8600 Fr, le conseil vote un crédit supplémentaire. Le devis de Mrs Brisset frères horlogers mécanicien à Caligny est accepté

 

En 1923, des travaux aux planchers du clocher ainsi que la pose d’échelles  sont refaits par Mr Hubert Gabriel, menuisier à St Bômer, pour 600 Fr. les supports des cloches sont en mauvais état et il y a danger, les réparations seront effectuées par Mr Courtois à Flers pour la somme de 1312 Fr

 

En 1952, le clocher a besoin de réparations suite aux dégâts occasionnés par la foudre en juillet, la réparation est effectuée par Mr  Jouin Marcel pour un cout de 132966 Fr.

 

En 1951, le 25 octobre , une visite de l’église par Mr Meunier architecte et Mr Zimmerman il a été conclu que les corniches ont subit un ébranlement par les bombardement de l’aviation en juin 1944 et  d’artillerie des 14 et 15 aout  1944, les   frais de guerre participeront à hauteur de 70 à 75 % des travaux.

 

               En 1953, les devis pour les repartions de l’église des entreprises Bertet, Chuquet et Labergére donnent un total de 1.308 000 Fr plus frais architectes 50 945 Fr  la somme reçue pour les dommages de guerre est de  458 903 Fr il reste un solde  de 900 042 Fr pour la commune.

 

En 1954, suite aux travaux sur les corniches, l’installation électrique est à refaire, en mai le conseil accepte le devis de 584 095 Fr de Mr Salliot, électricien à Flers.  Considérant qu’il y lieu de remettre en état la peinture des murs de l’église en dessous des corniches le conseil accepte le devis de  342 020 Fr de Mr Chuquet, peintre à Flers.

 

               Le total des dépenses sera de : 1 826 157 Fr    

 

En 1955, le 24/05/1955  après une nouvelle chute de la foudre il est demandé la pose d’un paratonnerre ; le 23/07/1955 la pose par   la Sté Française des cheminées Peters à St André les Lilles sera acceptée  pour un cout de 310000 Fr.

 

En 1958, une lettre de l’abbé Leprieur au conseil municipal  sollicite l’électrification des cloches, la dépense par les horlogers Brisset frères à Caligny est de 553220 Fr, le conseil donne un avis favorable.

 

 

 en 2013

des travaux de rénovation de la voute  sont réalisés,

l'entreprise Roux de Céaucé qui realisa ces travaux a été primée en 2013

 

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